Photo d’Alexey Levachkine
Qu’est-ce que c’est que ce nestboxing ? Le mot vient de l’anglais nest-box = nichoir. Il s’agît de la construction de nids artificiels pour les espèces en voie de disparition ainsi augmentant les chances de reproduction. On peut aussi attirer de cette manière les oiseaux dans les forêts jeunes qui n’ont pas encore assez d’arbres adaptés à la nidification.
Les gens ont commencé à construire les premiers nichoirs encore au 16ème siècle. A l’époque ces nids artificiels étaient destinés avant tout aux étourneaux. Aujourd’hui on construit des nichoirs de différentes tailles et formes pour qu’ils conviennent aux diverses espèces.
Cette activité largement pratiquée en Finlande ou aux Pays-Bas, par exemple, est assez nouvelle pour la Russie. Pour donner un chiffre concret, en Finlande on compte les nichoirs par centaines de milliers et le projet The One Million Bird Boxes a vue 300 000 nouveaux nichoirs apparaitre en 2016. En Russie on arrive à peine à un millier de nichoirs pour les oiseaux classés dans les livres rouges des différentes régions.
Oudagan, en tant que membre de l’Union de la Défense des Oiseaux en Russie, ne pouvait pas passer à côté du projet de financement participatif qui a pour but la construction des nichoirs pour les chouettes. Le projet est dirigé par notre ami, Alexey Levachkine, qui s’occupe depuis des années de la construction des nids pour les chouettes.
Ainsi, la semaine dernière nous sommes allés faire une promenade dans les forêts de Nijni Novrogod pour voir comment le projet évolue.
À peine dans la forêt, nous nous sommes retrouvés à un concert féérique improvisé : différents espèces de rossignols et les pouillots-siffleur et les percussions des pics.
La fin du printemps et le début de l’été est un moment magique pour observer les oiseaux qui font les aller-retour pour apporter à manger aux petits qui sont déjà assez grand pour nous montrer leurs becs curieux depuis les nids.
Ainsi, arrivé au nichoir de la chouette-hulotte, nous n’étions pas étonnés d’être salués par un bébé chouette depuis son nichoir.
Alexey a choisi de nous amener au nichoir de la chouette-hulotte sachant qu’elle est moins agressive que d’autres espèces et si jamais on recevait un coup, cela ne devait pas faire très très mal. Quand il s’agît d’autres espèces, il faut bien se protéger !
On n’a même pas eu le temps de dire un mot, Alexey était déjà en haut d’un pin d’une trentaine de mètres de hauteur. Nos propres tentatives d’escales étaient moins réussies, l’appareil-photo et les jumelles, équipement habituel d’un birdwatcher n’étaient pas d’une grande aide quant aux exercices physiques.
Ayant constaté que les bébés vont très bien et après avoir faire un coucou à leurs parents, nous nous sommes remis en route pour récupérer les pelotes de rejection qu’on amènera à Moscou au Musée Zoologique pour les analyses. Ce travail scientifique a permis l’année dernière de constater la présence d’une espèce des rongeurs jusqu’à présent méconnu dans les forêts de Nijni Novgorod.
Les espèces plus habituels tels que le pinson des arbres ou la gorge bleu à miroir chant (sur les photos ci-dessus) nous rappelait que nous étions tout prêts de l’Europe occidentale.
Cependant les forêts de Nijni Novgorod abritent plusieurs espèces que l’on peut rencontrer qu’assez rarement plus vers l’ouest. Comme, par exemple, la rémiz penduline et son fameux nid de laine.
Un petit voyage de 5 jours vous promet la rencontre avec plusieurs espèces, entres autres: chouette de l’Oural, hibou des marais, petit duc scops, pygargue à queue blanche, busard pâle, chevalier bargette, chevalier stagnatile, bécassine double, lagopède des saules, grand tétras, gélinotte des bois, mésange azurée, bruant auréole, rousserolle isabelle, hypolaïs bottée, pouillot verdâtre et d’autres.
Pour terminer notre journée en beauté, nous avons fait un petit tour au centre-ville. Le Kremlin et la Volga sont toujours là pour nous rappeler l’histoire riche de cette ancienne ville commerçante.
La journée s’achève à bord du Strij (en russe – martinet) – c’est symbolique, n’est-ce pas ?
Nous nous dépêchons de rentrer pour ramener le lendemain matin les pelotes du Grand Duc au Musée Zoologique !
Si vous êtes tenté par une expérience dans les forêts de Nijni Novgorod, n’hésitez pas à nous contacter par email info@oudagan.com ou par téléphone + 41 76 594 12 29. Une partie du coût de votre voyage contribue directement à la conservation de la faune en Russie.